NIGHT TRAIN TO TERROR (USA - 1984)

Publié le par BBJane

Inauguration d'une nouvelle rubrique, dans laquelle seront brièvement chroniqués quelques nanars bien juteux.

 


TRAIN EXPRESS POUR L'ENFER (titre vidéo)

 

Ceux qui l'ont vu sont unanimes : Night train to terror est l'une des bandes les plus incompréhensibles jamais projetées sur un écran. Et pour cause : chacun des trois sketches composant cette anthologie d'horreur est le condensé d'un long métrage différent, dont n'ont été retenues que les séquences gores ou faisant appel à des effets spéciaux, au détriment des éléments narratifs !

Les scènes de liaison entre les segments sont assurées par Dieu et le Diable (respectivement interprétés par le gay Ferdinand MAYNE et le pseudonymisé Lu SIFER), qui, dans un compartiment de train, se disputent les âmes des protagonistes de chaque sketch. Dans le wagon de tête, un groupe rock typiquement eighties psalmodie inlassablement la même chanson, avec une conviction d'autant plus louable qu'il s'agit d'un des plus beaux exemples de nullité new wave jamais enregistré. Pour autant qu'il soit possible d'en juger, le premier segment nous expose les déboires d'un accidenté de la route, prisonnier d'une clinique où sont pratiqués des trafics d'organes. La deuxième histoire nous introduit dans un club de suicidaires aimant à se livrer à des séances de « roulette russe améliorée », faisant intervenir un moustique géant au dard mortel (animé en stop motion), une boule de démolition d'immeuble, et une variation électrique du fameux jeu des chaises musicales – notons que cet épisode s'interrompt avant sa fin, laquelle nous est charitablemment résumée par Dieu. Le dernier sketch – et le seul à peu près sensé – met en scène une sorte d'Antéchrist assumant plusieurs identités au fil des âges (officier prussien de la Première Guerre Mondiale, nazi durant la Seconde), tout en conservant une éternelle jeunesse. Démasqué par un ancien déporté des camps de la mort, notre Dorian Gray swastiké est pris en chasse par un flic (Cameron MITCHELL, alcoolisé -- pléonasme) dont la bonne volonté se trouve néanmoins contrariée par une redoutable incompétence. L'ensemble est un salmigondis suffisamment grotesque et indéchiffrable pour s'être forgé, depuis quelques années, un statut de film-culte, certains fans n'hésitant pas à parler de « plus grand film de tous les temps ».

L'accumulation de scènes gores outrancières et de détails scénaristiques scabreux finit par instaurer un climat malsain assez bienvenu. Les effets de stop motion sont moins mauvais qu'on ne l'a prétendu – en tout cas pas indignes de certains foirages du maître Harryhausen.

Les longs-métrages originaux entrant dans la confection du pudding sont, dans l'ordre : Scream your head off de John CARR – longtemps inachevé, le film finit par être distribué après que son auteur eût intégré à l'intrigue le personnage de... Marilyn MONROE (!) prisonnière de la clinique aux sévices –, Death wish club, du même John CARR, et Cataclysm de Tom McGOWAN, Gregg TALLAS, et Philip MARSHAK. Le mixage des ingrédients fut assuré par Jay SCHLOSBERG-COHEN.


Un groupe jamais classé au Top 50

 

Le Nazi wildien

 

Dieu et Gay (Ferdinand MAYNE)


Eléments Camp :

John Philip LAW, ex-star de Danger : Diabolik, entamant un comeback dont on attend toujours l'aboutissement (euh, on ne l'attend plus, en fait, vu qu'il est mort).

Le démon-nazi-dandy wildien du troisième sketch, et sa jolie petite gueule d'ange.

La chanson « Everybody but you » du groupe de jeunes rockers, et leur leader au bandana rouge.

Extrait :

Cliquez ici.

(Photos empruntées au site Nanarland)

 

Publié dans THE NANAR'S CORNER

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S
pour l'autographe c'est réparé, merci de m'en avoir informé, la bionique avait du opérer, et faire disparaitre... lee majors , jaloux de steve austin...chouette la zik ! très camp, j'espere que tu as reçu mon mail, sur le CD dont je t'avais parlé.
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L
encore un vrai, un bon nanar que je ne connaissais pas... j'apprécie le son reposant du piano de liberace en même temps que la lecture de tout ceci... bon, c'est quand la derniere seance avec M'sieur Eddy, que je puisse ressortir mes lunettes bicolore ( ah non, celui là n'est pas en relief ? dommage, dommage...)
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D
Sur l'affiche, la pointe du couteau est cassée — d'avoir trop servi ?
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