THE BOY IS OUT !...
Il y a un mois jour pour jour, le Boy sortait de taule dans la plus totale indifférence médiatique, alors que son incarcération avait joyeusement rimé avec érection dans la presse anglaise, en janvier dernier. Il n'aura, au final, purgé que quatre mois de détention sur les quinze généreusement accordés par ses juges, et a bénéficié d'une libération pour "bonne conduite" (n'aurait-il enculé personne sous les douches ?...) Jolie rapidité de réhabilitation, pour celui qu'un comportement innommable (jeux sexuels avec un prostitué) avait conduit sous les verrous (récapitulatif des faits ici...)
La grande question que se posent désormais les rares journalistes qui se penchent sur le cas du Boy est : "Comment pourra-t-il relancer sa carrière ?..." Carrière que les mêmes estimaient, il y a quatre mois, enterrée depuis deux décennies...
La grande question que se posent désormais les rares journalistes qui se penchent sur le cas du Boy est : "Comment pourra-t-il relancer sa carrière ?..." Carrière que les mêmes estimaient, il y a quatre mois, enterrée depuis deux décennies...
Le Boy, sortant de prison, évite le traditionnel doigt d'honneur des rebelles sans causes ni raisons
Il semble que nos plumitifs ont cogité depuis, et se sont avisés que la créativité et le talent du Boy n'étaient pas tout à fait aussi moribonds qu'ils le clamaient.
Suivi par un public fidèle depuis le démantèlement de Culture Club, Boy George n'a, en vérité, jamais cessé d'entrecouper de considérables réussites artistiques ses frasques privées. Pour preuves : une comédie musicale décapante et nostalgique sur l'univers des gender benders des eighties (TABOO) + au moins trois albums en solo témoignant d'une insolente santé créative (Cheapness and Beauty, 1995 - U Can Never B2 Straight, 2002 - Out with the Trash, 2008) + deux volumes autobiographiques : Prends-le comme un homme (Michel Lafon, 1995), et Straight (Arrow Books, 2005), dont le second est l'un des plus admirables et cyniques pamphlets pro-queer contemporains...
Les saines lectures du Boy -- serait-il fan de Mankiewicz ?...
Rappelons que le succès mondial de Culture Club fit de son leader le gay le plus en vue de la pédesphère, défenseur par l'exemple d'une pensée Camp et queer dénuée de l'opportunisme qui caractérisait ses confrères bêleurs - - lesquels, à l'heure des tontes sombres, n'eurent de plus pressante préoccupation que de regagner le rang des laineux...
Le Boy, pour sa part, ne cessa de réaffirmer ses options queer, au plus creux de la vague, et avec une intégrité méritoire.
L'abandon du grand public sembla même lui être bénéfique, comme en témoignent les albums que j'ai cités plus haut, véritables accomplissements musicaux, doublés de manifestes gay pas piqués des morpions, qui laissent loin derrière eux les expérimentations commercialo-péquenaudes d'un BOWIE tournant en BOUILLIE, ou les atermoiements mégalo-rétrogrades d'un Lou REED.
L'exemple parfait de cette santé créative reste U Can Never B2 Straight, qui compile, sur un mode tantôt acoustique, tantôt symphonique, le meilleur de sa production (extraits de TABOO + compositions autonomes), et dresse un bilan à la fois mélancolique, amer, et stimulant, de la pensée queer des années 80 (avant même que le terme ne soit à la mode).
Sur 16 titres in(com)parables, dont aucun n'est moins qu'un joyau, je retiens et vous propose If I Could Fly, paisible constat du mal-être gay, néanmoins chargé d'espoir et d'une grisante mélancolie. Nul doute que ce titre inspira son admirable admirateur, Antony HAGERTY, pour son sublime Bird Gerhl... Cliquez sur la flèche à gauche, fermez les yeux, et ouvrez les oreilles... (Et pour désactiver Mae, c'est juste au-dessus que ça se passe...)
Le Boy, pour sa part, ne cessa de réaffirmer ses options queer, au plus creux de la vague, et avec une intégrité méritoire.
L'abandon du grand public sembla même lui être bénéfique, comme en témoignent les albums que j'ai cités plus haut, véritables accomplissements musicaux, doublés de manifestes gay pas piqués des morpions, qui laissent loin derrière eux les expérimentations commercialo-péquenaudes d'un BOWIE tournant en BOUILLIE, ou les atermoiements mégalo-rétrogrades d'un Lou REED.
L'exemple parfait de cette santé créative reste U Can Never B2 Straight, qui compile, sur un mode tantôt acoustique, tantôt symphonique, le meilleur de sa production (extraits de TABOO + compositions autonomes), et dresse un bilan à la fois mélancolique, amer, et stimulant, de la pensée queer des années 80 (avant même que le terme ne soit à la mode).
Sur 16 titres in(com)parables, dont aucun n'est moins qu'un joyau, je retiens et vous propose If I Could Fly, paisible constat du mal-être gay, néanmoins chargé d'espoir et d'une grisante mélancolie. Nul doute que ce titre inspira son admirable admirateur, Antony HAGERTY, pour son sublime Bird Gerhl... Cliquez sur la flèche à gauche, fermez les yeux, et ouvrez les oreilles... (Et pour désactiver Mae, c'est juste au-dessus que ça se passe...)
Puisse cet aperçu d'un talent intègre autant qu'intact vous donner l'envie de suivre une carrière résolument à rebours des tendances, et dont l'absence totale de médiatisation constitue un gage infaillible de qualité exponentielle...
(Les deux photos illustrant ce post sont empruntées à l'inestimable site The News Boy George Fabulous)