PUTAIN DE LUTINS ! (ou Ma visite au Salon Belge du Western)

Publié le par BBJane


par Nini SOCQUETTES

Ce ouikenne, avec Tata, on a été au SBW (Salon Belge du Western), à Mons, de l'autre côté de la Douane. On a emporté avec nous le fils caché de Robert CONRAD, qui est un vieux copain de Tata et qui devait donner un concert de lasso musical pour la soirée de cloturisation du SBW. J'étais heureuse de rencontrer le fils caché de Robert CONRAD, parce que c'est une très grande célébrité mondiale dans l'Est de la France. En plus, il est beau comme un canyon (même que c'est le portrait caché de son père, à part les pieds qui sont plus grands.)
C'était parti pour être une belle journée, sauf que tout a merdé.
Je vais vous narrer ça...


Le père du fils caché de Robert CONRAD

Le fils caché de Robert CONRAD
(derrière l'arbre)

D'abord, pour trouver l'endroit oùsque se déroulait le SBW, on a ramé comme des cayakistes. Il a fallu qu'on demande à des Belges qui passaient, et c'est comme ça que j'ai appris un truc : les Belges qui passent savent jamais rien. C'est une coutume locale. Quand on les voit de loin, ils se donnent l'air qu'ils savent ; mais quand on les approche, on comprend que c'était du flan.
Au bout d'une heure à tourner dans la ville comme des aveugles dans une boutique Afflelou, on est quand même tombés sur un vieux passant moins Belge que les autres, un qui savait.
Sauf que c'était encore pire.
Il était si content de savoir qu'il arrêtait plus de s'exprimer. Il a foutu ses coudes sur la portière de la bagnole, comme un qui va vous commander un demi, et il nous a expliqué l'étendue de sa connaissance, en long en large et à l'envers. Il parlait le français comme une truite de Poméranie, alors ça aidait pas à nous rendre moins ignorants. On a quand même fini par piger que le SBW, ça se déroulait pas à Mons, mais dans un patelin turgescent qui s'appelle Ghlin. Il nous a dit aussi, dans son langage en bouillie, qu'il fallait pas suivre les "plaques" et pas prendre le "rinng". Le fils caché de Robert CONRAD, il riait comme un bossu amputé de la rate. Il est moqueur avec les gens, et le vieux Belge qui savait lui foutait bien du baume au coeur.

Bref, on a fait comme le vieux  a dit, et on a trouvé facilement au bout d'une heure vingt-cinq.
On a garé la tire sur le parking, et on s'est trottiné vers l'entrée.


Des petits jeunes que Tata a photographiés pour ceux qui aimeraient ça

Là, on a eu un choc :  y avait deux coboyes américano-belges qui sortaient du bâtiment, en pleurant comme des madeleines trempées dans du jus de pomme. On leur a demandé ce qui les faisait dégouliner tellement, et ils nous ont dit que tout avait été changé une fois, que c'était pas une fois le Salon Belge une fois du Western, mais le Salon une fois du Roman de Fantasy une fois.
Le fils caché de Robert CONRAD a dit : "Mon Dieu ! Fait chier ! Et mon concert, alors ? Ils vont quand même pas l'annuler ?"
On a demandé aux impayés qui gardaient l'entrée si le concert de lasso musical était toujours prévu. "Non, qu'ils ont dit. Il est remplacé une fois par un concert une fois de la Philarmonie des Trolls".
Le fils caché de Robert CONRAD a dit : "Mon Dieu ! Fait chier ! Allons-y quand même !"
Alors on a voulu entrer, mais les impayés nous ont dit que c'était la sortie et qu'il fallait se rendre à la bonne porte, de l'autre côté du bâtiment. "Y en a pour deux ou quatre minutes à pied", qu'ils ont dit. Ils devaient avoir des pieds deux fois plus démesurés que ceux du fils caché de Robert CONRAD, car on a bien mis dix minutes avant d'y arriver.
Sauf que c'était toujours pas la bonne porte.
Des nouveaux impayés nous ont dit : "On vient juste de transformer une fois l'entrée en sortie, parce qu'on a remarqué une fois que la plupart des visiteurs entrent à reculons une fois." On a pas bien compris, mais on a quand même refait le tour du bâtiment (dix minutes) et on a pu entrer par l'ex-sortie.
A l'intérieur, on a eu un deuxième gros choc : tous les gens étaient habillés en Moyen-Age ! Y en avait des avec des peaux d'ornithorynques, y en avait des autres avec des ailes en simili carton, et des autres avec des tee-shirts en métal pour empêcher les coups de glaive. Le costume le mieux réussi, c'était celui d'un mec habillé avec les surplus de sa propre chair (au moins, c'était économique comme tissu, et réaliste).


Le meilleur costume

Tata a dit : "C'est quoi cette bande de tarés de merde ?" Un monsieur déguisé en babare belge lui a répondu : "Ta gueule, une fois !" Le fils caché de Robert CONRAD a dit : "Mon Dieu !"
Y avait des auteurs de romans de Fantasy qui étaient assis à des tables et qui regardaient passer les tarés de merde. De temps en temps, ils en accrochaient un pour lui demander s'il voulait bien acheter leurs beaux bouquins. Mais le taré qui passe, c'est pareil que le piéton Belge : ça sait pas non plus. Alors, les auteurs de beaux romans de fantasy de merde faisaient contre mauvaise fortune bonne gueule, et souriaient gentiment en disant : "C'est pas grave..." Mais j'ai bien vu que quelques-uns se cachaient dans leur barbe pour pleurer, surtout les auteurs femmes (elles sont souvent barbues, les auteurs femmes de beaux romans de merde de fantasy).
Tata, qui n'a pas ses oreilles dans sa poche, a entendu qu'il y avait un dîner gratuit pour ceux qui avaient la possession d'un badge. Alors, le fils caché de Robert CONRAD (qui est fort comme une armoire à glace turque), a assommé discrètement trois personnes pour qu'ils nous prêtent leurs badges, et on a pu aller bouffer à l'oeil.
Sauf que c'était quasiment dégueulasse.
On avait le choix entre du chaponneau aux écrevisses, de la truite au canard sauvage, et de la foulque au hareng de Bayonne. Il y avait aussi de la charcutaille pour ceux qui n'aiment pas les plats à base de volaille de mer. Le fils caché de Robert CONRAD a choisi du jambon gris et un bout de terrine. Comme il croyait qu'on le laisserait peut-être faire malgré tout son concert de lasso musical, il voulait pas se charger la boyauterie. Et pour pas être saoul, il a bu que douze pichets de bière.

Moi, j'ai pris le chaponneau aux fruits de mer. C'était pour ainsi dire presque froid, alors que la terrine du fils caché de Robert CONRAD était presque tiède. Des fois, la vie est mal faite, surtout dans les assiettes. Voici la mienne :


Mon manger

On a eu un troisième gros choc, juste à la fin du repas : on a croisé la Fée Clochette ! Elle a pris un fameux coup de vieux, ça m'aurait presque fait pleurer... Voila sa photo que j'ai prise en douce au moment qu'elle passait. Quand il l'a vue si amochée par les outrages des ans, le fils caché de Robert CONRAD a dit : "Mon Dieu !", et il s'est caché derrière sa serviette, car il avait les larmes au nez.


La fée Clochette

On a croisé aussi une copine de Tata, qu'elle s'appelle Mélanie de Vantniderrière, mais elle était bourrée (Tata) alors elles ont pas pu échanger beaucoup de politesses. Mélanie de Vantniderrière était déguisée en satue de la Liberté. Tata a parlé d'une certaine Anna Cronique, en disant que Mélanie lui ressemblait. "Il faut vraiment être étourdie pour se tromper de costume à ce point-là !", a dit Tata. Mélanie a laissé entendre quelque chose comme quoi Tata eusse tété pompette. Mais Tata lui a répondu qu'elle y connaissait rien, vu qu'elle (Mélanie de Vantniderrière) buvait que de l'eau, et lyophylysée, en plus. Mélanie est partie avec un air pincé de gouvernante protestante qui se retrouverait au service d'une famille de tantristes congolais vivant dans le Sucesex.


Mélanie DE VANTNIDERRIERE  dans son beau costume de Statue de la Liberté

Le fils caché de Robert CONRAD
(derrière son verre)

Quand on a eu bouffé, on est retourné au Salon pour voir les auteurs. Ils dormaient dans leurs barbes.
Les seuls qui pionçaient pas, c'étaient :
1) un petit moustachu avec des yeux inversés et des cheveux plein les oreilles qui n'arrêtait pas de faire "Frout ! Frout ! Frout !" (Tata m'a dit que c'était parce qu'il parlait très mal le franco-belge, et savait seulement dire que son nom.)
2) un petit barbu déguisé en sapin de Noël (encore un étourdi, vu qu'on était à Pâques), qui écrit des centaines de livres par an sur le monde palpitant des lutins et des trolls, où on apprend des tas de choses inédites, comme par exemple que les lutins sont petits et que les trolls puent du cul (à lire aux Editions de la Mormoilneu).
3) un petit blond qui était venu avec sa femme et qui n'arrêtait pas de la palotter devant tous les tarés de merde qui passaient. Il signait sans arrêt des dédicaces, mais il se foulait pas, il recopiait toujours la même (et en faisant bien attention, on remarquait que c'était toujours le même livre aussi qu'il signait, sauf qu'il était sorti chez 23 éditeurs différents, alors du coup, on s'en rendait pas compte.) (que c'était toujours le même livre.) Il portait un nom crypto-juif, mais c'en était pas un : je m'en suis rendu compte aux toilettes, en urinant à ses côtés (surtout le gauche).
4) un grand brun qui savait pas écrire son nom, alors il dessinait des grosses têtes de nains à la place. Il parlait comme un nain, d'ailleurs (avec une petite voix), et tous les gens qui lui faisaient dédicacer ses livres parlaient comme lui. Tata m'a dit qu'ils souffraient de panurgisme vocal à tendance sénilo-régressive.


La femme d'auteur qui se faisait palotter sans arrêt
(il paraît qu'elle écrit aussi)

Pendant le temps-là, le fils caché de Robert CONRAD se baladait de son côté dans le Salon en disant : "Mon Dieu !"
A un moment donné, je l'ai croisé qui discutait avec un vieux monsieur plein de barbe, qui avait l'air d'être né en 1315 avant Jésus Christ. Le fils caché de Robert CONRAD m'a dit que c'était l'arrière-grand-père d'un grand musicien, Claude DEBUSSY. Finalement, il était donc moins vieux qu'il en avait l'air.


L'arrière-grand-père de Claude DEBUSSY

A un autre moment donné, Tata a rencontré sa soeur demi-belge (une autre Matante à moi) qui était venue avec une lutaine à ressorts qui sautait partout en poussant des cris de hamster qui se ferait sodomiser par un hérisson sous une cloche à fromage. Tata était contente de voir sa soeur, mais elle trouve qu'elle attrape l'accent de son demi-pays (sauf qu'au lieu de dire "une fois", elle dit "un demi").
Vers seize heures, un type déguisé en connard s'est mis à jouer des airs du Moyen-Age en soufflant dans une corne de pangolin à coulisse. Les auteurs qui dormaient se sont réveillés d'un seul coup.
Nous, on a fichu le camp, parce qu'on tenait pas à endommager nos trompes de Stache.
Quand on a re-été dans la voiture, Tata a dit : "Moi, j'en ai ras-la-touffe des trolls, des lutins, et de tout le bordel ! Rendez-nous le vrai Fantastique ! La Féérie, c'est des tristes chimères pour vieux puceaux !"
Le fils caché de Robert CONRAD a dit : "Mon Dieu !"
Puis il a sorti son lasso pour nous jouer un air.

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L
dommagre que tu 'nai pas rencontré Heath Barkley ( dont c'est l'annif aujoud'hui, tiens , tout comme roy O ) , interessant et amusant ton petit résumé... 'jai reconnu quelques visages connus, et d'autres qui gagnent à l'etre ( la fée clochette...zolie....)<br /> biz BBJane, et garre aux tetes brulées...
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L
Ca fait septante fois que je vous dis que c'est mieux d'apporter ses pistolets pour son casse-croûte en Belgique. Surtout quand on pense aller au Salon du Western, on s'équipe ! Je savais pas mieux vous prévenir ! Bon, la prochaine fois, rendez-vous chez moi : je vous ferai un waterzooi ou des carbonades. Ca va ? Gros bécots à la famille et au fils caché de Robert conrad et Ross Martin.
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N
@ Deef :<br /> J'ai quand même réussi à tomber amoureuse de lui...<br /> @ Daniel :<br /> On est pas des danyboon, d'abord !<br /> @ La Femme palottée :<br /> Ça serait en France, vous pourriez pas faire des cochonneries comme ça à la barbe des gens...<br /> @ Cameraman caché :<br /> Je crois que je sais qui vous êtes, même que vous vous cachez derrière le fils caché de Robert Conrad quand il se cache derrière son verre ! Merci d'avoir commenté !<br /> @ La Statue de la Liberté :<br /> J'aime bien quand vous sifflotez...<br /> @ Zanzi :<br /> Je me demandais aussi qui qu'avait laissé toutes ces taches. C'est du joli ! Va falloir que je nettoye, asteure...<br /> @ Corine :<br /> C'est l'arrière-grand-père de Debussy qui sert de modèle aux nains de jardins depuis vingt générations -- mais sans le cigare, parce que ça incendie les pelouses.
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C
Je pourrai v'nir la prochaine fois, hein, hein ??!<br /> Je trouve que l'arrière grand-père de Debussy ressemble un peu au nain de jardin de la table multifonctions que j'ai offerte à Tata, si tu lui rajoutes un bonnet... non ?
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Z
J'ai tellement ri que j'en ai éjaculé.
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